études économiques
Congo

Congo

Population 4,8 millions
PIB par habitant 2 634 $US
C
Evaluation des risques pays
D
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -8,1 -0,2 2,5 3,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 1,8 2,0 3,5 3,2
Solde public / PIB (%) -0,7 1,7 8,2 6,0
Solde courant / PIB (%) -0,1 12,6 17,2 8,8
Dette publique / PIB (%)* 114,0 103,6 84,4 78,9

(e) : Estimation (p) : Prévision *hors dettes des sociétés publiques et celles non garanties de la SNPC

POINTS FORTS

  • Ressources naturelles abondantes (pétrole, gaz, minerai de fer, bois, potasse) et potentiel agricole
  • Potentiel de diversification de l’économie avec l’ouverture de zones franches
  • Appartenance à la CEMAC
  • Patience et discrétions des partenaires financiers internationaux et bilatéraux
  • Projets de développement financés par les partenaires

POINTS FAIBLES

  • Forte dépendance à l’égard du pétrole (42 % du PIB)
  • Faible activité manufacturière entraînant une dépendance aux importations de biens
  • Manque d’infrastructures de communication, d’éducation, de santé, urbaines
  • Réduction insuffisante de la pauvreté (plus de 50% de la population) malgré la richesse pétrolière
  • Environnement des affaires pénalisant : gouvernance médiocre, corruption, informalité
  • Manque de transparence sur l’utilisation de la manne pétrolière, malgré les progrès dans la mise en œuvre de la norme ITIE
  • Surendettement extérieur et domestique ne prenant pas en compte les arriérés contestés (14% du PIB), les dettes non garanties des sociétés publiques (9%) et la dette de la société nationale pétrolière vis-à-vis des opérateurs qui à elle seule majore d’un tiers la dette

Appréciation du risque

Enfin un retour de la croissance en 2022 ?

L’irruption de la pandémie de la COVID-19 en 2020, et la baisse des prix et de la production de pétrole qui s’en est suivie, ont amplifié des difficultés économiques, liées au déclin du secteur pétrolier et aux fragilités budgétaires. En 2021, malgré des signes timides de reprise, l’activité économique s’est contractée pour une septième année consécutive. En 2022, le pays devrait renouer avec une croissance modérée. S’il devrait encore apporter son écot à la croissance, le secteur pétrolier restera contraint. Le desserrement progressif des quotas de production de l’OPEP+ et de modestes investissements de développement devraient soutenir un léger rebond de la production de brut, enrayant, au moins temporairement, la tendance baissière dû à des champs pétrolifères vieillissants. Les volumes de production seront néanmoins inférieurs à ceux de 2019. En outre, malgré la progression attendue des recettes pétrolières (environ 80 % des exportations), la contribution nette des échanges devrait rester un frein à l’activité, puisque les importations devraient croître plus rapidement avec la reprise de la demande domestique. Les restrictions prises pour endiguer la pandémie de la COVID-19 devraient être progressivement levées, à mesure que la campagne de vaccination progresse (moins de 10 % de la population avait reçu une première dose en novembre 2021), soutenant la consommation privée. Celle-ci bénéficierait également de l’apurement des arriérés publiques, qui consistent notamment en transferts sociaux et paiements de pensions. L’amélioration de la situation sanitaire et les paiements d’arriérés aux entreprises privées seraient également favorables à l’investissement domestique. Néanmoins, en conséquence des mesures visant à rétablir la soutenabilité des finances publiques, les dépenses et les investissements publics devraient soustraire à la croissance. Le Franc CFA devrait permettre de maintenir l’inflation près de la norme communautaire (3 %). 

 

Politique budgétaire axée sur la réduction de la dette publique

Après que le solde budgétaire soit repassé en territoire positif en 2021, l’excédent devrait s’amplifier en 2022, les autorités poursuivant leurs efforts pour rétablir la soutenabilité de la dette. Ils viseront à améliorer la collecte des recettes domestiques non-pétrolières avec, par exemple, le lancement du « guichet unique de paiement » en 2021 ou la réduction progressive de certaines exonérations fiscales. Représentant encore près de 60 % des ressources domestiques, les recettes pétrolières progresseront aussi. Côté dépense, les autorités entendent poursuivre les mesures visant à réduire le train de vie de l’Etat et la masse salariale publique (60 % des recettes non-pétrolières). Tandis qu’elles chercheront à sauvegarder les dépenses dans les programmes sociaux, la dépense d’investissement en capital sera limitée. La prudence budgétaire vise à restaurer la soutenabilité de la dette et à honorer les engagements de paiements d’arriérés suite à des accords de restructuration avec certains créanciers extérieurs, comme ceux avec la Chine (juin 2021) et Trafigura (mars 2021). Le pays poursuivra les négociations de restructuration, notamment avec Glencore, entreprise de négoce de matières premières. De plus, le financement du « Club de Brazzaville », un consortium réunissant quatre banques locales, permettra de continuer l’apurement des arriérés domestiques. Celui-ci contribue à la réduction du taux de prêts non-performants et des vulnérabilités du secteur bancaire. Les paiements d’arriérés devraient permettre de réduire le poids de la dette en 2022. La conclusion d’un accord avec le FMI, qui débloquerait un appui financier de plus de 450 millions USD dans le cadre d’un programme FEC, soutiendrait les efforts d’assainissement des finances publiques et de réduction de la dépendance à l’égard de la ressource pétrolière.

 

En 2021, le pays a enregistré un large excédent du compte courant, sous l’effet combiné de la compression des importations et de la hausse des exportations de pétrole. En 2022, même si ces dernières progresseront encore, la facture d’importations devrait s’alourdir plus rapidement. L’excédent commercial restera le principal responsable de celui du compte courant, les services liés à l’exploitation pétrolière et les rapatriements des revenus des investissements étrangers entretenant les déficits des soldes des services et des revenus primaires. Le solde des transferts, qu’il s’agisse d’aide publique ou de remises d’expatriés, influe marginalement sur le compte courant. De nouveau soulevé par la détérioration des termes de l’échange de la CEMAC en 2020, le spectre d’une dévaluation du Franc CFA, ancré à l’euro, semble s’être éloigné, malgré des réserves de change régionales encore relativement faibles (3,7 mois d’importations en 2021).

 

Continuité du pouvoir malgré les frustrations sociales

A la tête de l’Etat depuis 1979, à l’exception d’un hiatus entre 1992 et 1997, Denis Sassou Nguesso a de nouveau remporté l’élection présidentielle en mars 2021, obtenant plus de 88 % des voix. Les élections législatives, prévues pour juillet 2022, devraient lui permettre de s’appuyer sur une nouvelle majorité du Parti congolais du travail (PCT), dont il est issu. L’opposition, divisée et aux ressources financières limitées, ne semble pas en mesure de pouvoir contester la majorité absolue au PCT. En dépit de la stabilité du pouvoir, le risque d’instabilité sociale reste élevé, alimenté par le déclin du niveau de vie (le PIB par habitant décline depuis 2013) et une perception de corruption élevée. A court-terme, le paiement de certains arriérés domestiques et la progression de la campagne de vaccination pourraient apaiser quelques frustrations à l’égard du pouvoir. Les autorités devraient continuer d’entretenir des relations étroites avec la Chine, principale créancière bilatérale et destination majoritaire des exportations d’or noir. La France restera également un partenaire économique privilégié, malgré les enquêtes judiciaires françaises en cours, liées aux biens mal acquis et visant des proches du président.

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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