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14/05/2018
Risque pays et études économiques

L'adhésion des Balkans occidentaux à l'UE est susceptible d'avoir lieu, favorisée par le positionnement stratégique de la région

L'adhésion des Balkans occidentaux à l'UE est susceptible d'avoir lieu, favorisée par le positionnement stratégique de la région

Le sommet Union Européenne - Balkans occidentaux aura lieu à Sofia, Bulgarie, le 17 mai 2018. Cette réunion vise à réaffirmer l'engagement de l'UE pour l’adhésion des Balkans occidentaux à l'UE.

Les économistes de Coface estiment que ce scénario est susceptible de se produire, notamment car cela équilibrerait la présence russe et chinoise dans la région.

 

 

Une forte intégration commerciale et économique

Après les troubles provoqués par les guerres des années 1990 et les crises financières de 2008-2011, les pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine, Monténégro et Serbie) ont approfondi leurs liens économiques avec l'Union européenne. L'UE est le premier partenaire commercial de la région, représentant 83% de ses exportations et 67% de ses importations. Depuis 2008, le commerce entre l'UE et les Balkans occidentaux a augmenté de 80%, renforcé par les Accords de stabilisation et d'association. Le fort déficit commercial de la région est dû à sa faible base productive, avec des biens de faible valeur ajoutée. Il est principalement financé par des transferts de fonds effectués par ses émigrés (presqu’un quart de la population vit à l'étranger) et par des investissements directs étrangers, majoritairement en provenance d'Europe de l’Ouest. Les transferts de fonds effectués par les émigrés représentent environ 10% du PIB pour l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et la Serbie, environ 15% pour le Kosovo, mais seulement 4% pour la Macédoine. La présence européenne est particulièrement importante dans le domaine bancaire, les télécommunications, l'énergie, le tourisme et, dans une moindre mesure, l’industrie. Le stock des investissements directs étrangers représente 40% du PIB en Albanie, en Bosnie et en Macédoine, 70% en Serbie et 113% en Macédoine. L’usage massif de l’euro dans la région signifie que les pays ont une grande dépendance au cycle économique de la zone euro et à ses politiques monétaires.

 

Corruption, chômage élevé et faible PIB par habitant : tout indique un long chemin à parcourir

Grâce à la position géographique stratégique de la région et à la volonté de l'Union européenne d'empêcher le débordement de conflits entre pays voisins et de neutraliser l'influence de la Russie et de la Chine, l'adhésion à l'UE est susceptible de se produire. Elle devrait commencer avec les deux candidats les plus avancés, la Serbie et le Monténégro, probablement avant 2025. Pour l'Union européenne, leur adhésion engendrerait des coûts financiers additionnels limités. L'aide financière européenne s'élève à environ 7 milliards d'euros pour la période 2014-2020 (dont la majeure partie concerne le soutien aux réformes administratives et institutionnelles) et, une fois l'adhésion effectuée, selon les estimations, elle pourrait être complétée par des fonds supplémentaires équivalents à environ 2% du budget 2017 de l'UE.

Néanmoins, compte tenu d’importantes failles de la gouvernance, le processus d'adhésion de la région à l'UE risque d’être long. La corruption est un problème majeur dans les secteurs public et judiciaire, ce qui place les Balkans occidentaux en bas de l’indice 2017 de Transparency International en Europe. Cette situation est confirmée par les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale qui mettent en avant la faible stabilité politique en Albanie, en Macédoine, au Kosovo et au Monténégro, la fragmentation institutionnelle en Bosnie-Herzégovine et les faiblesses juridiques en matière de faillites et d'insolvabilité.

Le PIB moyen par habitant[1] dans les Balkans occidentaux n’atteint qu’un quart de celui de l'UE-15 et qu’environ la moitié de celui des 11 pays d’Europe de l’Est, membres de l'UE. La convergence, qui était en bonne voie dans les années qui ont suivi la guerre, s’est brusquement arrêtée au moment de la crise financière, à cause d’un manque de compétitivité. Le taux de chômage se situe à 16,2% du total de la population active et atteint 37,6% parmi les jeunes actifs. Étant donné les taux de croissance actuels du PIB (à peine supérieurs à 3% en moyenne), la Banque mondiale estime qu'il faudrait six décennies pour que le PIB moyen par habitant dans les Balkans occidentaux atteigne les niveaux européens.

[1] calculé compte tenu de la Parité du Pouvoir d'Achat

 

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