nouvelles et publications
31/01/2024
Publications économiques

2024, année pivot

2024, année pivot

Chargée, mouvementée, bouillonnante, déterminante, cruciale… Les adjectifs ne manquent pas, depuis quelques mois, pour qualifier l’année qui vient de débuter. Après un exercice 2023 quelque peu chahuté mais finalement de bien meilleure facture que ce que l’on pouvait redouter, l’année 2024 s’annonce de fait tout aussi décisive qu’indécise. Alors qu’à l’échelle internationale les tensions géopolitiques s’intensifient, sur fond d’antagonismes et de rivalités stratégiques qui ne cessent de s’exacerber, ce ne sont pas moins de 60 élections nationales – présidentielles et/ou législatives – qui rythmeront l’année, dans un environnement politique et social pour le moins dégradé. Si, comme l’exercice 2023 l’a montré, le pire n’est jamais certain, la fi n de l’Histoire est donc bien loin d’avoir sonné et la victoire des démocraties libérales d’être définitivement scellée. Disons-le tout net : la seule certitude que l’on puisse
avoir, finalement, c’est celle d’être surpris. 
Dans ce contexte, l’équation macroéconomique est clairement devenue une dérivée des équilibres (géo)politiques. A cet égard, notre scénario central, qui reste celui d’un atterrissage certes prolongé mais toujours en douceur de l’économie mondiale (+2,2% après +2,6% en 2023) tient plus du chemin de crête que d’un véritable boulevard. Les risques qui lui sont associés sont nombreux et, pour certains d’entre eux, vertigineusement baissiers. Après avoir fi ni l’année en fanfare, les marchés fi nanciers, toujours convaincus que la désinflation puisse être complètement immaculée, sont progressivement revenus à la raison, même s’ils demeurent à nos yeux bien trop complaisants. Sans même évoquer ni les perturbations des chaines de valeur, remises au goût du jour par les frappes en Mer Rouge, ni les risques de plus en plus prégnants d’extension du conflit au Moyen-Orient, rien ne permet d’assurer, aujourd’hui, que le combat contre l’inflation est bel et bien gagné. Ni à long terme, évidemment, ni même à court terme, malgré le ralentissement toujours d’actualité de l’économie mondiale. Alors que l’inflation sous-jacente demeure deux fois supérieure à la cible des banques centrales dans la plupart des zones monétaires développées, tout l’enjeu de 2024 sera justement de voir si le tour de vis monétaire engagé depuis plus de dix-huit mois est suffisant pour faire le « dernier kilomètre » et ramener l’inflation à 2%. Et l’y maintenir. Quoi qu’il en soit, et sauf accident évidemment, l’univers de taux auquel l’ensemble des agents – ménages, entreprises, Etat – s’était habitué ces quinze dernières années appartient désormais au passé. Alors que les volumes de dette à refinancer vont progressivement s’accroitre, il y a fort à croire que le pivot en termes de politique monétaire n’en soit pas un pour la sinistralité, et que la tendance croissante sur laquelle s’inscrivent les défaillances depuis plus d’un an reste d’actualité. C’est toujours là que réside le principal risque, endogène, sur notre scénario central : qu’à la boucle vertueuse qui associait, jusqu’à présent, faible sinistralité, résistance du marché de l’emploi et désépargne des ménages, succède un cercle vicieux conjuguant accélération des défaillances, hausse du chômage, ralentissement marqué des salaires et, dans ce contexte, hausse de l’épargne des ménages. Avec en bout de chaine un impact encore plus prononcé sur la demande, malgré le recul de l’inflation. Dans le cadre de notre scénario central, nous avons modifié 13 évaluations pays (12 reclassements et 1 déclassement) et 22 évaluations sectorielles (17 reclassements et 5 déclassements), traduisant ainsi une sensible amélioration des perspectives, certes fragile, dans un environnement qui demeure très instable, donc incertain.

Télécharger la publication : 2024, année pivot (4,33 MB)

Contact


Pour nous écrire, nous poser une question, ou simplement pour vous informer :

Adrien BILLET
adrien.billet@coface.com
+33 1 49 02 23 63
 
Taline SARKISSIAN
coface@rumeurpublique.fr
+33 1 55 74 52 34

Haut de page
  • English
  • Français