études économiques
Angola

Angola

Population 32,0 millions
PIB par habitant 2 352 $US
C
Evaluation des risques pays
D
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) -5,8 0,8 3,2 2,2
Inflation (moyenne annuelle, %) 22,3 25,8 21,5 13,0
Solde public / PIB (%) -1,9 3,8 2,8 2,0
Solde courant / PIB (%) 1,5 11,2 10,0 4,0
Dette publique / PIB (%) 136,5 86,4 58,0 55,0

(e) : estimation (p) : prévision

POINTS FORTS

  • Importante production pétrolière et producteur de gaz naturel liquéfié
  • Potentiel économique considérable : diamant, fer, or, cuir, agriculture, pêche, ressources hydroélectriques
  • Soutien financier international

POINTS FAIBLES

  • Très lourd endettement public (à 55% commercial, avec intérêts absorbant un tiers des recettes)
  • Vulnérabilité au retournement des cours pétroliers
  • Chômage élevé, fortes inégalités sociales, pauvreté (56% en 2020) et disparités régionales
  • Déficience des infrastructures (transport, adduction et assainissement d’eau, éducation…)
  • Faible qualification de la main d’œuvre
  • Fragilité du secteur bancaire
  • Conflit avec les séparatistes de l’enclave de Cabinda

appréciation du risque

Rebond économique limité en 2022, après 6 ans de dépression

En récession depuis 2016, principalement en raison du déclin de son secteur des hydrocarbures (40 % du PIB), l’économie s’est stabilisée en 2021 et devrait enfin rebondir en 2022. L’activité se relèvera notamment grâce au rebond des exportations (35 % du PIB), composées à 95 % d’hydrocarbures, qui bénéficieront de cours de l’or noir encore favorables et d’une progression limitée de la production. La mise en service de nouvelles capacités par BP et TotalEnergies devrait permettre d’enrayer la baisse tendancielle de la production associée au manque d’investissements et à la déplétion des champs pétroliers existants. Ces facteurs ont contribué à une baisse de plus d’un tiers de la production de brut entre 2015 et 2021. Si l’activité pétrolière contribuera à la croissance, celles non-pétrolières joueront aussi un rôle. En particulier, le secteur agricole (11 % du PIB) devrait rebondir après avoir connu son pire épisode de sécheresse depuis 40 ans et une invasion de criquets pèlerins en 2021. Le rebond du secteur, qui emploie environ la moitié de la population active, soutiendra la consommation privée. Les aides sociales versées par le gouvernement devraient aussi l’accompagner. Néanmoins, l’inflation devrait rester élevée, érodant le revenu disponible des ménages. Elle devrait toutefois s’inscrire en baisse en 2022, à mesure que la sécheresse, et donc son impact sur les prix des denrées alimentaires, s'atténue. L’amélioration du contexte économique devrait relancer le programme de privatisations lancé en 2018, notamment celles de l’entreprise diamantaire Endima et de l’entreprise pétrolière Sonangol, permettant d’attirer les investissements. Par ailleurs, ceux-ci pourraient bénéficier des projets de diversification, notamment dans le secteur agricole (seulement 10 % des 60 millions d’hectares de terres arables seraient exploités) et celui des mines. Les projets de développement du secteur du diamant, à l’image de celui de Luaxe, devraient notamment permettre de soutenir une hausse de la production. Toutefois, malgré les efforts du gouvernement pour lutter contre la corruption et rendre l’environnement des affaires attractif, l’investissement évoluera encore sous contrainte. Sa part publique sera, en effet, encore bridée par le lourd fardeau de la dette, limitant les opportunités d’investissements privés. 

 

Des finances publiques et extérieures fragiles 

En 2021, le compte courant a dégagé un excédent grâce à la hausse des prix du pétrole et aux faibles importations. Cependant en 2022, il devrait se réduire avec le rebond de ces dernières, lié à la reprise de l’activité. De plus, les importations de services d’ingénierie et de logistique pour les activités pétrolières pèseront encore sur le déficit du compte des services. Le déficit de la balance des revenus primaires se creusera avec le poids des intérêts de la dette publique et les rapatriements de fonds des sociétés étrangères. Les réserves de changes et le kwanza, représentant environ 12 mois de couverture des importations, se sont stabilisés à la faveur d’une allocation de droits de tirage spéciaux du FMI mi-2021. En 2022, la progression des exportations d’hydrocarbures devrait aussi les soutenir.

 

Après être redevenu excédentaire en 2021 grâce à la hausse des recettes pétrolières (plus de 60 % des recettes publiques), le solde public devrait se stabiliser. En 2022, les revenus continueront d’être portés par les hydrocarbures, mais le projet d’abaissement de la TVA, introduite en 2019, pourrait en limiter la hausse. Les dépenses augmenteront avec la progression de celles dédiées à la santé (construction de nouveaux hôpitaux) et au service de la dette (25 % des dépenses totales, notamment avec la fin de l’Initiative de Suspension du Service de la Dette). De plus, compte tenu des pressions sociales et les élections à venir, les efforts d’assainissement budgétaire pourraient ralentir. Si elle restera à des niveaux préoccupants, la dette publique, libellée à plus de 80 % en devises étrangères, devrait diminuer en 2022 grâce à l’excédent budgétaire primaire et à la stabilisation du taux de change. Les autorités ont conclu des accords de restructuration avec les créanciers chinois, qui détiennent environ la moitié de la dette extérieure publique (80 % du total). Compte tenu de la fin du programme de mécanisme élargi de crédit du FMI en décembre 2021, le pays pourrait solliciter un nouvel appui financier auprès de l’institution de Bretton Woods en 2022.

 

Tensions politiques et sociales à l’approche des élections 

Depuis sa prise de fonction en 2017, le président João Lourenço a enclenché de nombreuses réformes, promettant de lutter contre la corruption et de diversifier l’économie. Néanmoins, les défis socio-économiques restent importants, et les sources de tensions, multiples. La population souffre de la pauvreté, d’inégalités persistantes et du faible accès au logement, à l’éducation et aux services de santé. Depuis 2020, les manifestations contre le gouvernement en raison de son incapacité à se débarrasser de la corruption et à relancer l’économie s’accélèrent. Les tensions sociales alimenteront l’instabilité politique à l’approche des élections générales d’août 2022. En octobre 2021, et dans l’optique de ces élections, les 3 principaux partis de l’opposition ont formé une coalition, le Frente Patriótico Unido (FPU), visant à capitaliser sur le mécontentement à l'encontre du président et du Movimento Popular de Libertação de Angola (MPLA), qui domine le paysage politique depuis l’indépendance du pays (1975). Alors que la part des votes pour le MPLA a diminué lors des deux dernières élections, cela pourrait contribuer à une nouvelle érosion de son soutien. Néanmoins, le parti devrait être en mesure de rester au pouvoir. Sur le plan international, les relations avec la Chine, principale créancière et partenaire commerciale, restent étroites.

 

Dernière mise à jour : Février 2022.

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