études économiques
Jamaïque

Jamaïque

Population 2,7 millions
PIB par habitant 5 615 $US
C
Evaluation des risques pays
A4
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (e) 2024 (p)
Croissance PIB (%) -9,9 4,6 5,2 2,0 1,8
Inflation (moyenne annuelle, %) 5,2 5,9 10,3 6,5 5,0
Solde public / PIB (%) -3,1 0,9 0,3 0,3 0,3
Solde courant / PIB (%) -1,1 1,0 -0,8 -1,2 -1,7
Dette publique / PIB (%) 109,7 94,2 77,1 72,3 68,4

(e) : Estimation (p) : Prévision *Année fiscale 2020 = 1er avril 2020 au 31 mars 2021

POINTS FORTS

  • Ressources naturelles (bauxite, sucre, banane, café) et touristiques
  • Soutien financier des organismes multilatéraux
  • Emplacement géographique stratégique
  • Importants transferts de la diaspora
  • Stabilité du cadre démocratique

POINTS FAIBLES

  • Économie peu diversifiée et forte dépendance au tourisme
  • Vulnérabilité aux chocs externes (climat, conjoncture américaine, matières premières)
  • Lourde dette publique
  • Forte corruption, criminalité et main-d'œuvre largement non qualifiée, pesant sur l’attractivité du climat des affaires
  • Économie faisant partie des plus lentes d’Amérique latine et des Caraïbes (concentration dans des services à faible productivité, criminalité omniprésente, adoption limitée de l’innovation et de la technologie)

Appréciation du risque

Une croissance lente et dépendante des exportations minières et du tourisme

En 2023, la croissance a ralenti en raison d’une modération de la consommation privée, liée à la hausse des prix. Elle est néanmoins restée soutenue par les recettes d’exportations provenant de la reprise du tourisme (35% du PIB). De plus, l’exploitation minière (de bauxite en particulier) et la réouverture de JAMALCO, l’une des plus grandes raffineries d’aluminium (9 % des exportations totales en 2022) du pays, ont soutenu les exportations. En 2024, la croissance devrait ralentir modérément. Elle restera tributaire du tourisme, majoritairement en provenance des États-Unis. La modération de l’activité américaine devrait limiter la croissance des exportations, les États-Unis étant également le premier partenaire commercial du pays (62 % des exportations totales en 2022, et 42 % des importations totales).  La poursuite du redressement de l’activité minière et de l’industrie manufacturière (notamment de textiles, de produits chimiques et de composants électroniques) devraient néanmoins permettre de les soutenir. Le ralentissement américain impactera également la croissance des remises d’expatriés ( 70 % des entrées d’envois de fonds en provenant), et donc la consommation. L’investissement privé soutiendra la croissance, grâce à l’expansion des activités d’accueil et des infrastructures connexes. Un Accord de Facilité pour la Résilience et la Durabilité, approuvé par le FMI en mars 2023 favorisera les investissements verts et axés sur la résistance à divers phénomènes météorologiques. Ces investissements, dont les retombées devraient se manifester rapidement, seront d’autant plus cruciaux compte tenu des risques associés aux épisodes de sécheresse liés au phénomène météorologique El Niño.

 

Dans le sillage de la baisse des cours mondiaux des matières premières, et par les effets des politiques monétaires et fiscales restrictives, l’inflation a ralenti en 2023. Cependant, l’inflation des denrées alimentaire est restée élevée, atteignant 8,7 % en décembre 2023.  L’inflation continuera de décélérer en 2024, convergeant ainsi vers le point médian de la fourchette cible fixée par la BOJ (5 % ±1 %), mais des risques haussiers subsisteront, en raison de la volatilité des prix des matières premières, et de pressions salariales liées à la réforme du secteur public.

 

Un déficit de la balance courante qui devrait rester élevé

Les prix élevés des carburants, des denrées alimentaires et du fret, et la diminution des remises d’expatriés ont contribué à un déficit courant plus ample en 2023. En 2024, il se creusera légèrement. La décélération des remises d’expatriés et le  ralentissement des exportations, en seront les principales causes. Cette détérioration du compte courant se traduira ainsi par un excédent plus faible sur le compte des transferts et un déficit plus élevé de la balance commerciale, partiellement compensée par un excédent plus élevé du compte des services, grâce aux recettes associées au tourisme. Les IDE resteront les principaux postes de financement du déficit courant. Les réserves brutes de change resteront à un niveau confortable (environ 6 mois d’importations en juin 2023).

 

Stabilisation de l’excédent public, trajectoire descendante de la dette

En 2023, le compte budgétaire a enregistré un léger excédent résultant du dynamisme des recettes fiscales, dû à une amélioration de la collecte des impôts. Le solde budgétaire restera à un niveau similaire en 2024. L'excédent résultera d'une augmentation des recettes et d'une réduction des paiements d'intérêts. Cette dernière résulterait à la fois d’une diminution de la dette et d’une amélioration des conditions de financement extérieur. Le Gouvernement poursuivra l’assainissement budgétaire en maîtrisant les dépenses. La réforme des rémunérations publiques entamée en 2022 se poursuivra en 2024-25 pour simplifier et réduire les échelles de salaires et d’indemnités, modérant ainsi les dépenses. Elle comprend également une augmentation de 20 % des salaires des fonctionnaires sur trois ans. En outre, un accord avec le FMI offrira une marge de manœuvre budgétaire, incluant un financement de 1,7 milliards de dollars, dont 967 millions au titre de la ligne de précaution et de liquidité et une facilité pour la résilience et la durabilité de 763 millions.  

 

L’important excédent continuera d’accompagner la trajectoire descendante du ratio de dette publique. La proportion de la dette émise en devises et détenue à l'étranger restera substantielle, avec une dette extérieure atteignant 61,5 % lors de l'exercice fiscal 2022-2023, dont 98 % libellée en USD, exposant ainsi l'économie au risque de change. 

 

Des défis qui persistent, une opposition qui gagne progressivement du terrain

Malgré un taux d’abstention record (63%), le Parti travailliste (Jamaica Labour Party, JLP) de centre droit, mené par le Premier ministre Andrew Holness, a remporté 49 des 63 sièges aux élections générales de septembre 2020. En dépit de cette solide majorité, les frustrations liées au coût élevé de la vie, et la persistance de la criminalité, alimentent le mécontentement. En outre, de récents sondages ont signalé une hausse des intentions de votes pour le Parti national du peuple (PNP), principal parti d’opposition de centre-gauche présidé par Mark Golding. Le PNP semble ainsi en position plus favorable pour les prochaines élections prévues en 2025. Des mesures d’ampleur ont été mises en place pour répondre au niveau élevé de criminalité, notamment le décret de l’état d’urgence qui est en vigueur depuis novembre 2022 sur une grande partie de l’île, et l’introduction de peines alourdies en cas de possession d’armes à feu. Afin de répondre à la recrudescence des guerres de gangs, des efforts régionaux de lutte (Communauté des Caraïbes, CARICOM et l’Organisation des États Américains, OAE) ont également été entrepris. 

 

La Jamaïque maintient ses liens avec les États-Unis en matière de lutte contre le trafic d’armes et de stupéfiants. Bien que l’influence de la monarchie britannique sur l’administration du pays soit limitée, A. Holness aspire à suivre l'exemple de la Barbade, en rompant les liens avec la couronne, pour faire du pays une République. L'organisation d'un référendum sur la question avant la fin de son mandat en 2025 demeure d’actualité. En juin 2022, la mise en place d'un Comité de réforme constitutionnelle, composé de représentants gouvernementaux, a marqué une étape importante pour avancer la transition vers une ère post-Commonwealth.

 

Dernière mise à jour : Mars 2024

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