études économiques
Gabon

Gabon

Population 2,1 millions
PIB par habitant 9 483 $US
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Evaluation des risques pays
D
Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) -1,9 1,5 3,0 3,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 1,3 1,1 3,0 3,0
Solde public / PIB (%) -2,2 -1,9 1,2 3,0
Solde courant / PIB (%) -6,9 -5,7 -1,4 -2,9
Dette publique / PIB (%) 78,3 65,8 52,6 50,8

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Ressources naturelles abondantes : quatrième producteur de pétrole d’Afrique sub-saharienne (2021), deuxième producteur mondial de manganèse (2022) et parmi les principaux producteurs de bois tropicaux du continent, etc.
  • Potentiel minier sous-exploité : gisements de fer, d’or, d’uranium, de diamant, de cuivre, de zinc, de terres rares…
  • Efforts de diversification de l’économie entrepris dans le cadre du Plan stratégique Gabon émergent 2010-2025 (PSGE)
  • Potentiel hydroélectrique
  • Membre de la CEMAC et du Commonwealth

POINTS FAIBLES

  • Économie fortement tributaire du secteur pétrolier
  • Coût élevé des facteurs de production, lié à l’insuffisance des infrastructures (transport et électricité)
  • Dépendance aux importations alimentaires et biens d’équipement
  • Chômage élevé, pauvreté endémique, faible diffusion de la richesse, informalité de l’économie (estimé entre 40 et 50 % du PIB)
  • Corruption très répandue
  • Stock d’arriérés domestiques et extérieurs pas encore apuré

Appréciation du risque

La reprise se poursuit grâce aux industries extractives

En 2023, le Gabon poursuivra sa reprise toujours soutenue par les exportations pétrolières (représentant environ 50% des exportations totales) depuis l’atténuation de la crise sanitaire. Bien que l’économie soit encore peu diversifiée, celle-ci profitera de la dynamique de ses activités secondaires, en particulier du secteur minier (principalement avec le manganèse), de la construction (résultant des investissements, surtout en provenance d’Europe, dans les hydrocarbures), de l’agriculture (avec le développement de l’exploitation du bois et de l’huile de palme), ainsi que de la reprise dans les services. Grâce à la préservation de ses forêts tropicales (recouvrant un peu plus de 90% de son territoire), le Gabon entend aussi profiter de son statut d’absorbeur net de carbone en commercialisant ses crédits carbone (représentant un montant d’environ 291 millions d’USD). Même si sa progression sera tempérée par le vieillissement des gisements pétroliers, la production de pétrole augmentera grâce à l’exploitation de nouveaux puits et à l’assouplissement progressif des quotas de l’OPEP+. Néanmoins, si les prix du pétrole résultant du conflit russo-ukrainien sont favorables aux exportations et aux recettes publiques, la hausse concomitante des prix à l’importation des denrées alimentaires, dont le pays dépend fortement, entretiendra les tensions inflationnistes. L’ancrage du franc CFA à l’euro permet tout de même de les contenir. A cet égard, la Banque des Etats d’Afrique Centrale devrait suivre le resserrement monétaire de la BCE et relever progressivement son taux directeur jusqu’à atteindre 5,75% en 2023. Nonobstant, la consommation des ménages pourrait être entravée par les retombées de la guerre en Ukraine et par un taux de chômage toujours élevé (devant atteindre 23% en 2022). Les investissements directs étrangers (environ 5% du PIB en 2022), notamment dans les projets accompagnant la diversification, compenseront la baisse des investissements publics contraints par une politique d’assainissement budgétaire. Enfin, l’amorcement de la construction de deux centrales hydroélectriques, l’une sur la rivière Ngounié et l’autre sur la rivière Okano, contribuera au développement du pays et à la création d’emplois.

 

Des comptes intimement liés au pétrole

Les confortables redevances générées par les prix élevés du pétrole, une meilleure mobilisation des recettes non-pétrolières et la maîtrise des dépenses courantes permettront de conserver l’excédent budgétaire, apparu en 2022, en 2023. Cette amélioration fait suite à une situation de fort endettement public ayant conduit le Gabon à conclure en 2021 avec le FMI un programme triennal d’assainissement budgétaire assorti d’une facilité élargie de crédit d’un montant d’environ 553 millions d’USD. Néanmoins, bénéficiant actuellement des redevances élevées des industries extractives, et avec les élections présidentielles en 2023, le gouvernement devrait reporter toutes réformes significatives. Nonobstant, après avoir explosé en 2020, la dette publique, majoritairement extérieure (60 % du total) et détenue par des créanciers multilatéraux (principalement le FMI et la Banque mondiale) et bilatéraux (France, Chine…), devrait poursuivre sa trajectoire descendante dans un contexte déficitaire bénin. L’excédent commercial et le solde courant évoluent surtout en fonction des prix du pétrole. L’essor des recettes pétrolières a accru l’excédent commercial et permis de dégager un excédent courant en 2022, l’emportant sur le renchérissement des importations alimentaires et l’augmentation des rapatriements de leurs bénéfices par les sociétés étrangères, alors que le déficit des services persistait. Le tassement des recettes pétrolières devrait provoquer l’effet inverse en 2023, malgré l’assagissement des importations et des rapatriements de bénéfices, ainsi que la progression des recettes tirées du bois et du manganèse. Le déficit sera aisément financé par les IDE.

 

Stabilité politique et frustration sociale

Le président Ali Bongo Ondimba en poste depuis 2009, après avoir succédé à son père, a été réélu dans le tumulte en 2016. Face à une opposition faible et divisée, il reste favori à sa propre succession pour les élections présidentielles de 2023. Après plusieurs absences liées à des soucis de santé depuis octobre 2018, un amendement constitutionnel a été adopté en décembre 2020 afin d’encadrer le transfert des pouvoirs par intérim aux présidents des chambres du Parlement et au ministre de la défense lors des absences temporaires du président. En attendant les prochaines élections, les autorités pourraient se heurter à des mouvements sociaux liés au manque de confiance du public dans la capacité du président à gouverner en cas d’absences répétées, au chômage, au taux de pauvreté (34% de la population en 2021), à l’austérité budgétaire ou à l’inflation. Le gouvernement sera également jugé sur sa crédibilité en matière de lutte contre la corruption, alors que le nom du président est apparu dans l’affaire des Pandora Papers. En matière de relations internationales, le Gabon jouera un rôle dans la promotion de la préservation de l'environnement et de la résolution des conflits régionaux après avoir obtenu un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies à partir de janvier 2022 pour une durée de deux ans. Déjà proche de la Chine et de la France, le Gabon a rejoint le Commonwealth en juin 2022, améliorant ainsi ses liens diplomatiques et économiques avec le Royaume-Uni et ses autres membres.

 

Dernière mise à jour : Novembre 2022

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