Bahamas

Amérique du Sud

PIB / Habitant ($)
35517,0 $
Population (en 2021)
0,4 Millions

Evaluation

Risque Pays
B
Climat des affaires
A4
Précédemment
B
Précédemment
A4

suggestions

Résumé

Points forts

  • Secteur touristique bien établi, bénéficiant de la proximité avec le marché nord-américain
  • Centre international de services bancaires et financiers
  • Stabilité institutionnelle
  • Retrait de la liste noire de l’UE en février 2024 grâce aux progrès en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (AML/CFT)
  • Ancrage du dollar bahaméen (BSD) au dollar américain

Points faibles

  • Forte dépendance au tourisme (environ 80% des exportations, 50 % du PIB et 60 % de l’emploi en 2023, directement ou indirectement), principalement axé sur le marché américain
  • Vulnérabilité aux ouragans et au changement climatique
  • Capacités hôtelières limitées, freinant la performance du tourisme
  • Dépendance aux importations, entretenant un important déficit courant
  • Niveau d’endettement public élevé
  • Criminalité et corruption sur fond de trafic de drogue, pauvreté et d’insécurité alimentaire
  • Forte émigration entretenue par l’insécurité
  • Fortes inégalités (Indice de GINI de 57 en 2023)

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

États-Unis d'Amérique
44%
Europe
16%
Royaume-Uni
5%

Import des biens en % du total

États-Unis d'Amérique 85 %
85%
Europe 3 %
3%
Chine 2 %
2%
Japon 1 %
1%
Canada 1 %
1%

Perspectives

Les perspectives économiques mettent en lumière les opportunités et les risques à venir, aidant à anticiper les changements majeurs. Cette analyse est essentielle pour toute entreprise cherchant à s'adapter aux évolutions du marché.

Une activité freinée par le ralentissement américain

En 2024, l’activité économique a considérablement ralenti, marquant le retour à la normale du tourisme après le rebond exceptionnel postpandémique. Le tourisme est resté le principal moteur de l’activité et de la croissance, avec 11,2 millions d’arrivées (resp. + 55 % et + 16 % par rapport à 2019 et 2023), en lien avec la hausse des arrivées de croisiéristes (+ 20 % par rapport à 2023).

La croissance bahamienne ralentit de nouveau en 2025. Tout d’abord, le tourisme, fortement dépendant des États-Unis (84 % des arrivées), sera impacté par le ralentissement américain, pénalisant la consommation privée. La faible inflation, bien engagée, lui donnera cependant du souffle. La consommation bénéficiera aussi de la vigueur du marché du travail, avec un taux de chômage ramené à 8,7 % en juin 2024, contre un pic de 25,6 % en 2020. En outre, l'adoption par la Banque Centrale des Bahamas (CBB), en 2020, d'une monnaie numérique, le Sand Dollar, en favorisant l’inclusion financière, et la conformation aux règlementations AML/CFT (lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme) du GAFI (Groupe d'action financière internationale), stimuleront le secteur financier (15 % du PIB en 2022). L’investissement, tourné vers la construction, le tourisme et l’énergie, sera soutenu par des projets d’IDE. Plus particulièrement, les investissements visant à moderniser le réseau électrique devraient progresser. En effet, en juin 2024, les autorités ont annoncé un partenariat public-privé (PPP) visant à améliorer les infrastructures électriques et à accroître la part des énergies renouvelables. Par ailleurs, la consommation publique sera contrainte par la consolidation budgétaire.

Enfin, les Bahamas se révèlent assez protégées des nouvelles barrières tarifaires américaines. Les services, dont le tourisme, ne sont pas concernés. Les exportations de biens vers les États-Unis, surtout constituées de produits pétroliers vendus aux navires de croisière et compagnies aériennes, sont exonérés de droits. Restent les timbres postaux, les produits de la mer et les bateaux de plaisance.

Un déficit courant structurellement élevé

Le déficit courant s’est maintenu en 2024, l'augmentation des recettes touristiques (resp. 32 % et 34 % du PIB en 2023 et 2024) ayant peu ou prou compensé l’élargissement du déficit commercial (resp. 22,5 % et 23,6 % du PIB en 2023 et 2024). Financé surtout par l’endettement extérieur, le déficit courant se maintiendra.

Enfin, la CBB continuera de soutenir l'ancrage de la devise locale au dollar américain, tout en maintenant des réserves de change suffisantes. Celles-ci s'élevaient à 2,6 milliards USD à la fin de l’année 2024, soit l’équivalent de 4,4 mois d'importations.

Amélioration du déficit public et échange de dette contre nature pour la conservation marine

Le déficit public s’est réduit lors de l’exercice budgétaire 2023/24 en raison de la hausse des recettes (+ 7,7 %) et la réduction des dépenses (- 3,8 %). L'excédent primaire a atteint 2,9 % du PIB, contre 0,3 % en 2022/23. Cette consolidation budgétaire reflète le dynamisme des recettes, qui sont passées de 16,2 % du PIB en 2017/18 à 23,% en 2024/25 grâce à l'amélioration de l'administration fiscale. Le déficit a été financé par un prêt commercial d'un montant de 300 millions USD, assorti d'une garantie de la Banque interaméricaine de développement. Pour l’exercice 2024/25, le déficit devrait encore se réduire. Les recettes ont augmenté de 12,2 % en glissement annuel entre juillet 2024 et mars 2025, portées par les efforts de recouvrement et la vigueur de la TVA et des taxes de départ, alimentées par la reprise du tourisme. Elles ont permis de financer la hausse des dépenses d'investissement (travaux routiers, réparation d'infrastructures scolaires et construction et réaménagement d'hôpitaux). Les dépenses courantes ont aussi augmenté. Les hypothèses budgétaires pour 2025/26 tiennent compte de l’objectif de réduction des dépenses courantes à 20,8 % du PIB et d’amener les recettes à 23,5 %. Parmi les mesures destinées à les augmenter, figure l’impôt minimum mondial de 15 % sur les grandes entreprises multinationales dans le cadre d’une initiative de l'OCDE pour réduire l’évasion fiscale, qui devrait générer des recettes de l’ordre de 1 % du PIB par an à partir de 2025/26.

La réduction du déficit public a accompagné la trajectoire descendante de la dette lors des derniers exercices fiscaux. Le gouvernement s’est fixé pour objectif de ramener le ratio de dette publique à 50 % du PIB d’ici l’exercice 2030/31. Toutefois, la charge d’intérêts demeure élevée (environ 4 % du PIB) et constitue 21 % des dépenses publiques en 2024/25. Fin 2024, la dette extérieure et en devises étrangères (principalement USD) représentait 45% de la dette publique totale. Les créanciers privés, majoritairement obligataires, détiennent 75 % de la dette totale. En novembre 2024, grâce à un prêt de 300 millions USD de Standard Chartered, les autorités ont procédé à un échange dette contre nature qui a permis de racheter 300 millions USD de dette extérieure, dont 218 d’euro-obligations et 82 millions USD de prêt bancaire commercial. Les économies réalisées (124 millions USD) en paiements d’intérêts et de principal permettront de financer des projets de conservation marine.

Stabilité du paysage politique, criminalité persistante

Nation insulaire au cœur des Caraïbes, les Bahamas reconnaissent le roi Charles III du Royaume-Uni comme chef de l'État, tandis que le pouvoir exécutif est détenu par le Premier ministre Philip Davis du Parti libéral progressiste (PLP, centre-gauche) depuis les élections législatives de 2021. La stabilité politique devrait se maintenir jusqu'aux prochaines élections générales prévues en septembre 2026, grâce à la majorité confortable détenue par le PLP, qui contrôle 32 des 39 sièges de la Chambre basse et 12 des 16 sièges du Sénat. L’opposition, menée par le Mouvement national libre (FNM, conservateur), occupe les sièges restants. Cette configuration institutionnelle offre au gouvernement une marge de manœuvre pour mener à bien ses réformes. Parmi les priorités, figurent la relance économique, notamment par le biais du tourisme et la création d'emplois. Par ailleurs, le gouvernement a accompli des progrès dans le renforcement des réglementations contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Néanmoins, les contraintes budgétaires limitent la capacité du gouvernement à répondre pleinement aux revendications sociales, notamment en matière de salaires publics. En outre, l’archipel, situé au cœur des chemins de la drogue, continuera de faire face à la criminalité associée au trafic de drogue à destination des États-Unis et de l’Europe.

Sur le plan international, les Bahamas maintiendront des liens solides avec les États-Unis, leur premier partenaire commercial et principale source de touristes. Cependant, les mesures protectionnistes et la politique migratoire stricte de l’administration Trump pourraient affecter les relations bilatérales. En décembre 2024, le gouvernement bahaméen a rejeté une proposition de l’administration Trump visant à accueillir des migrants expulsés des États-Unis. Parallèlement, le gouvernement continuera de chercher à diversifier ses partenariats, comme en témoignent l'accord signé avec les Émirats arabes unis en 2022 pour renforcer la coopération touristique, ou encore le partenariat conclu avec le Botswana en 2023, couvrant le tourisme et les services financiers.

Dernière mise à jour : mai 2025

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